Place du 13 Mai - Discordance entre les autorités


Une discordance palpable. Les responsables étatiques semblent avoir des points de vue divergents dans la gestion des manifestations d’Analakely. Dissonance. La gestion des manifestations des partisans du candidat Marc Ravalomanana semble mettre à mal la synergie des responsables étatiques. La décision de laisser ou non les manifestants investir le parvis de l’hôtel de ville d’Analakely, semble créer des divergences de position. Deux quotidiens de la capitale ont publié, hier, que le général Béni Xavier Rasolofonirina, ministre de la Défense nationale, aurait indiqué lors d’une réunion des grands responsables des Forces de défense et de sécurité (FDS), mercredi, à Amapahibe, que les manifestants pouvaient avoir accès au parvis de l’hôtel de ville. Que les forces de l’ordre s’attèleront à la sécurisation des sites stratégiques et sensibles. Seulement, dès le début de la matinée, les forces de l’ordre ont verrouillé l’accès au site. à la presse, le commandant des forces sur terrain a déclaré que « lorsqu’il y aura une consigne du responsable légal indiquant qu’ils peuvent entrer, ils entreront ». Peu avant midi trente, les forces de l’ordre se sont, pourtant, ensuite, retirées des lieux, laissant l’accès aux manifestants. Le général Angelo Ravelonarivo, préfet de police d’Antananarivo, dans la matinée d’hier, a indiqué à quelques journalistes qu’à son niveau, la manifestation d’Analakely, était toujours interdite. Qu’il ne transige pas sur la lecture et l’application stricte des textes sur le maintien de l’ordre public. Entité supérieure Lors d’un entretien téléphonique, mercredi, le général Ravelonarivo a déclaré, « je ne suis pas au courant de cette réunion, ni d’une telle décision. En tant que responsable local, je suivrai les mesures des entités supérieures ». Une décision d’instance supérieure autorisant la manifestation d’Analakely, pouvait, alors, avoir été notifiée tardivement au préfet de police. Une source militaire confirme la tenue de la réunion au ministère de la Défense nationale, à Ampahibe. Elle affirme, toutefois, ne pas être au fait des sujets abordés ou décisions prises. La source souligne juste que « lorsqu’on parle de défense nationale, sécurité publique, ou ordre public, toutes les décisions relèvent de l’Organe mixte de conception (OMC), et non pas d’un ministre seul ». Il est, probable, alors, concède-t-elle, que la décision d’autoriser l’accès du parvis de l’hôtel de ville aux manifestants découle d’une décision de l’OMC au niveau national. Si pour le cas d’Antanana- rivo, l’OMC dans la capitale est sous la houlette du préfet de police, au niveau national, c’est le Président de la République qui se trouve au sommet de la hiérarchie. Aucune information n’indique, cependant, la tenue d’une réunion de l’OMC nationale, cette semaine. Le décret de 1984, portant création de l’OMC indique qu’il « fonctionne à la demande en fonction des situations ». Certains dans l’entourage de Christian Ntsay, Premier ministre, contestent la décision d’autoriser la manifestation d’Analakely. Ils dénoncent une « insubordination », à l’autorité du Chef du gouvernement. Il n’aurait donné aucune consigne contraire à l’interdiction du préfet. Le point 9 de l’article 65 de la Constitution est mis en avant comme argument. Le Premier ministre, « assure la sécurité, la paix et la stabilité sur toute l’étendue du territoire national dans le respect de l’unité nationale. A cette fin, il dispose de toutes les forces chargées de la police, du maintien de l’ordre, de la sécurité intérieure et de la défense », prévoit cette disposition. Le décret de 1984 place, toutefois, le Premier ministre à la deuxième position de la hiérarchie au sein de l’OMC national. Dans la hiérarchie des normes la Constitution est, néanmoins, au sommet. Les imperfections du cadre juridique révèlent, cependant, le désaccord dans les hautes sphères du pouvoir, dans la gestion de la conjoncture postélectorale.  
Plus récente Plus ancienne