Explosif. Le dossier sur la vente de la villa Elisabeth, résidence secondaire de l’ancien Président Albert Zafy devrait être le révélateur d’autres dossiers sales qui ont émaillé ces dernières années. Du moins si l’État veut vraiment aller jusqu’au bout de ses intentions à travers cette annulation de l’acte de vente. L’opinion attend maintenant que les coupables paient après l’annonce de la saisine du Bianco. Cette affaire confirme, d’ailleurs, le classement du hit-parade de la corruption publié par le Bianco. Le tiercé gagnant est composé de la gendarmerie, de la Justice et du service des domaines. La villa Elisabeth n’est que la partie émergée de l’iceberg. Si on a osé procéder à cette vente, c’est que la pratique dure depuis plusieurs années et que les auteurs n’ont aucun souci à se faire. Effectivement, il fut un temps où les hôtels ministériels de l’État ont été bradés à certains fonctionnaires privilégiés sans que personne ne trouve à redire. Personne n’a été inquiétée, ni les démarcheurs ni les acquéreurs. Il est vrai que l’opération n’est pas de la même nature mais il s’agit dans les deux cas d’une cession d’une propriété de l’État. On espère donc que l’affaire ne finisse pas en queue de poisson. L’État a là une occasion en or à montrer aux bailleurs de fonds et bénéficier quelques dollars de plus, qu’il fait de la lutte contre la corruption sa principale préoccupation. Qu’il n’aurait pas agi dans le seul souci de faire taire les polémiques et de calmer les esprits surtout du côté des partisans du Professeur. Il faut sévir pour l’exemple et pour mettre un frein, une bonne fois pour toutes, à tous ces litiges fonciers qui écument le tribunal et les médias. Il y a pire que la villa Elisabeth. En lisant certains bouquins de tourisme, on tombe des nues en apprenant qu’il existe des îles privées autour de Madagascar. Tant mieux s’il s’agit des îles éparses mais pour le moment, ce n’est pas le cas. Des hôtels luxueux y sont bâtis et ils appartiennent à des opérateurs, pour la plupart, étrangers. On se demande comment on peut entrer en possession de ces îles minuscules mais paradisiaques. À qui faut-il payer pour régler le prix de l’une de ces îles qui appartiennent à priori à Madagascar ? À combien ont elles été cédées? À ce rythme, Madagascar finira par devenir une coquille vide. À force de vendre les villas et les terres, il ne restera plus à l’intérieur que les pestiférés et les anti-bailleurs de fonds. Une île épave en quelque sorte dépouillée de tout ce qu’elle avait de précieux. On entendra bientôt que Manjakamiadana a été racheté par un milliardaire mongol, que le parc national d’Andasibe a été cédé à un magnat russe, que le fasan-dRainiharo disparaîtra au profit d’un centre commercial et on en passe et des meilleurs. Il faut s’attendre à tout. À chaque semaine sa surprise. Après la peste, le Sénat puis la villa Elisabeth. L’actualité n’a jamais été aussi riche. Paradoxe de la pauvreté. Par Sylvain Ranjalahy
Explosif. Le dossier sur la vente de la villa Elisabeth, résidence secondaire de l’ancien Président Albert Zafy devrait être le révélateur d’autres dossiers sales qui ont émaillé ces dernières années. Du moins si l’État veut vraiment aller jusqu’au bout de ses intentions à travers cette annulation de l’acte de vente. L’opinion attend maintenant que les coupables paient après l’annonce de la saisine du Bianco. Cette affaire confirme, d’ailleurs, le classement du hit-parade de la corruption publié par le Bianco. Le tiercé gagnant est composé de la gendarmerie, de la Justice et du service des domaines. La villa Elisabeth n’est que la partie émergée de l’iceberg. Si on a osé procéder à cette vente, c’est que la pratique dure depuis plusieurs années et que les auteurs n’ont aucun souci à se faire. Effectivement, il fut un temps où les hôtels ministériels de l’État ont été bradés à certains fonctionnaires privilégiés sans que personne ne trouve à redire. Personne n’a été inquiétée, ni les démarcheurs ni les acquéreurs. Il est vrai que l’opération n’est pas de la même nature mais il s’agit dans les deux cas d’une cession d’une propriété de l’État. On espère donc que l’affaire ne finisse pas en queue de poisson. L’État a là une occasion en or à montrer aux bailleurs de fonds et bénéficier quelques dollars de plus, qu’il fait de la lutte contre la corruption sa principale préoccupation. Qu’il n’aurait pas agi dans le seul souci de faire taire les polémiques et de calmer les esprits surtout du côté des partisans du Professeur. Il faut sévir pour l’exemple et pour mettre un frein, une bonne fois pour toutes, à tous ces litiges fonciers qui écument le tribunal et les médias. Il y a pire que la villa Elisabeth. En lisant certains bouquins de tourisme, on tombe des nues en apprenant qu’il existe des îles privées autour de Madagascar. Tant mieux s’il s’agit des îles éparses mais pour le moment, ce n’est pas le cas. Des hôtels luxueux y sont bâtis et ils appartiennent à des opérateurs, pour la plupart, étrangers. On se demande comment on peut entrer en possession de ces îles minuscules mais paradisiaques. À qui faut-il payer pour régler le prix de l’une de ces îles qui appartiennent à priori à Madagascar ? À combien ont elles été cédées? À ce rythme, Madagascar finira par devenir une coquille vide. À force de vendre les villas et les terres, il ne restera plus à l’intérieur que les pestiférés et les anti-bailleurs de fonds. Une île épave en quelque sorte dépouillée de tout ce qu’elle avait de précieux. On entendra bientôt que Manjakamiadana a été racheté par un milliardaire mongol, que le parc national d’Andasibe a été cédé à un magnat russe, que le fasan-dRainiharo disparaîtra au profit d’un centre commercial et on en passe et des meilleurs. Il faut s’attendre à tout. À chaque semaine sa surprise. Après la peste, le Sénat puis la villa Elisabeth. L’actualité n’a jamais été aussi riche. Paradoxe de la pauvreté. Par Sylvain Ranjalahy