Pêche - Malentendu autour d’une convention


L’accord signé entre la Chine et l’État malgache sur un investissement chinois d’exploitation des eaux territoriales malgaches ne fait pas l’unanimité. Menace. Les organisations de la Société civile crient haut et fort que cette convention de partenariat, signée entre l’Agence malagasy de Développement économique et de Promotion des entreprises (AMDP) et le consortium d’investisseurs chinois Taihe Century Investments Developments Co,ltd, repose sur des fonds d’inquiétude, et doit être immédiatement suspendue. Une partie des activités est prévue démarrer vers la fin de cette année. Le montant global de l’investissement s’élève à 2.7 milliards de dollars, pour une durée courant jusqu’en 2026, et vise à monter des projets structurants dans le domaine de la Pêche, l’Aquaculture, de la lutte contre la Pêche illégale, de la mise en place de fermes aquacoles et d’un centre de formation. Un projet de construction de cités anticycloniques est également prévu dans l’accord. Près de cinq cent mille emplois seront créés et soutenus durant la durée du projet. Pour la société civile représentée entre autres par Transparency Inter­national, Mihari, Alliance Vohary Gasy, WWF, Rohy, Reef Doctor et une dizaine d’autres, il y a non seulement manque de transparence, mais l’accord «opaque » constitue une menace grave pour l’environnement marin avec l’arrivée d’une flotte supplémentaire de trois cent trente navires. Souveraineté «Aucune garantie n’est offerte sur les supposées retombées économiques importantes de ce projet d’investissement. Aucune étude d’impact environnemental n’a été faite. La production nationale estimée à 130 000 tonnes par an est déjà considérée comme une exploitation excessive», argumente la société civile. La définition de l’économie bleue comme modèle économique prenant en compte les besoins de la base et ce qui est disponible localement et l’économie circulaire, devient même un sujet de discorde dans cette affaire. «L’AMDP reste fidèle à son engagement de développement local et de promotion de jeunes entreprises actives dans les activités de déploiement des chaînes de valeur», répond Hugues Ratsiferana, directeur de l’AMDP. «Cet accord va nous donner les moyens de préserver notre souveraineté. On parle de promotion de l’économie maritime mais également de l’économie continentale. Le projet est transversal et d’autres partenaires se sont manifestés pour améliorer le tourisme citoyen, l’agriculture, la filière soie, la désalinisation de l’eau de mer dans l’Androy et même du bambou», ajoute-t-il. Les études d’impact environnemental sont en cours et les trois cent trente navires serviront aux fermes aquacoles. «Ce sont des petits bateaux qui complèteront les pirogues traditionnelles», précise encore Hugues Ratsiferana. On apprend par ailleurs, que certains intérêts dans le secteur de la pêche se sentent menacés avec cet investissement massif chinois et essaieront de faire blocage par tous les moyens. En tout cas, beaucoup disent que ce projet signé à Beijing, deux jours avant la démission de Hery Rajaonarimampianina, alors président de la république et ayant assisté à la signature de convention, semble avoir été fait à la va-vite et que le protocole d’usage dans les conventions de ce genre n’a pas été correctement suivi.  
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