Iakora - Six décès suspects de peste


Le drame de la peste revient dans le Sud de la Grande île. Six personnes sont suspectées d’avoir succombé à cette maladie dans le district d’Iakora. Une zone enclavée et difficilement accessible dans la région d’Ihorombe enregistre plusieurs décès suspects de peste. Six personnes, dont deux enfants et quatre adultes, y ont perdu la vie, selon le rapport de la Gendarmerie nationale à Ivohibe, hier. Ce drame serait survenu au mois de septembre, dans le village où la peste a déjà fait des dizaines de victimes, fin 2016. « Elles ont retourné les corps des décédés d’il y a deux ans. C’est ainsi qu’elles ont contracté la maladie », explique une source locale. La manipulation des cadavres pestiférés constitue un mode de contamination possible. Les bactéries restent vivantes sur un cadavre pendant sept ans, surtout lorsqu’elles sont dans un endroit non aéré. C’est pourquoi il est interdit d’inhumer un pestiféré dans le caveau familial. La forme de cette maladie survenue dans ce village limitrophe du district d’Iakora et de Befotaka Atsimo, n’est pas indiquée, mais les circonstances laissent croire qu’il s’agit d’une peste pulmonaire. Elle se transmet d’homme à homme, tandis que les rats transmettent la peste bubonique à l’homme, par les piqûres des puces. La propagation de la maladie dans ce fin fond du monde est à craindre, avec cette forme de la maladie et l’enclavement du village. Six cas confirmés Les intrants ne seraient pas disponibles en quantité suffisante pour la stopper. Il faudrait, pourtant, cinq jours à pied pour rejoindre le village, en partant d’Iakora. Pour être sur place rapidement, il faudrait déployer un hélicoptère, comme l’a fait l’État, lors de la dernière épidémie dans cette région d’Ihorombe. Une source se voulant rassurante affirme que la situation est déjà maîtrisée dans ce village. « Le dernier décès enregistré date d’il y a une semaine (ndlr : 25 septembre) », indique-t-elle, sans révéler s’il y a encore des malades en cours de traitement. Le ministère de la Santé publique n’a pas encore rapporté ces cas dans la dernière situation de peste, publiée hier. Il n’a mentionné que six cas de peste confirmés du 1er août au 30 septembre à Ankazobe, à Ambalavao, à Miarinarivo et à Ambato­finan­drahana. Quatre d’entre eux ont succombé. Les dizaines de cas suspects, dont l’un à Anta­nanarivo, ont été supprimés du rapport. « Les cas survenus dans le district d’Iakora restent suspects et non confirmés, jusqu’à présent », informe une source. En décembre 2016, le ministère de la Santé publique avait recensé quinze décès sur vingt-trois victimes, dans le district d’Iakora, et dix morts sur dix-sept victimes dans le district de Befotaka Atsimo. Les deux districts ont été inclus dans la liste des foyers pesteux. Des équipes du ministère de la Santé publique et de ses partenaires feront une descente dans ce district pour lancer une investigation.  
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