APE - Des négociations pour plus de profits


Les exportations vers le marché européen ont augmenté de 74% en six ans. D'autres obstacles restent à relever. Excédentaire. Madagascar vend plus de produits en Europe plus qu'il en importe. « Les exportations de Mada­gascar sont passées de 499, 5 mil­lions d'euros, en 2012, à plus de 875 millions, en 2016. Les importations en provenance de l'Union européenne représentent moins de 20% des importations totales malgaches », indiquent les chiffres conjoints du ministère du Commerce et de la consommation et de la délégation de l'Union européenne à Madagascar. Les exportations de textile et d'habillement ont augmenté de 31%, les bois de charpente de 86%. Les exportations de chocolats et de préparations alimentaires à base de cacao ont progressé de 84%. « Ces quelques chiffres démontrent que Madagascar a su tirer profit de l'accord de Partenariat économique (APE), entré en vigueur depuis 2012. En 2016, près de 870 millions d'euros ont été exportées vers l'Union européenne. Ce qui représente 45% des exportations malgaches », confirme Antonio Sanchez Bénedito, ambassadeur de l'Union européenne à Madagascar, hier. C’était dans le cadre de l'ouverture de la sixième réunion du comité APE au Carlton. Rudes négociations Ce comité permet un dialogue entre l'Union européenne et les cinq pays signataires de la région Afrique orientale, australe et océan Indien, à savoir Madagascar, Maurice, Seychelles, Zimbabwe et Comores. Des discussions devraient conduire à la stabilité et à la permanence de cet accord. La réunion du comité s'est déroulée à huis clos. Serait-ce pour marquer le caractère important de la recherche de privilèges de chaque pays ? L'APE, en effet, garantit un accès libre de quotas et de droits de douane au marché unique européen, le plus grand marché du monde, avec 500 millions de consommateurs. « La Grande île doit encore diversifier ses produits, et s'industrialiser davantage », précise Nourdine Chabani, ministre du Commerce et de la consommation. « Le marché des produits de la pêche, fruits et légumes transformés, est encore très vaste », continue-t-il. Les barrières non tarifaires posent encore problème, pour ne citer que le respect des normes techniques ou sanitaires, les textes législatifs régissant les sociétés et entreprises nationales. 2% des entreprises, de taille moyenne ou de petite taille, commencent une expansion à l'international grâce à des investissements directs étrangers. Le rapport sur les obstacles non tarifaires au Commerce du Parle­ment européen précise même l'existence de mesures règlementaires disproportionnées ou discriminatoires. Ces dernières engendrent des charges ou coûts pour les entreprises, ne s'appliquant pas aux entreprises déjà présentes sur le marché européen. Les PME et les micro- entreprises se retrouvent lésées de manière disproportionnée à plusieurs titres, juridique, financier ou autre. L'application des règles est rendue encore plus difficile lorsque le sens des termes fréquemment utilisés, varie d’un texte législatif à un autre. Mirana Ihariliva
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