Dialogue sortie de crise - L'inclusivité fait l’unanimité


La communauté internationale semble en accord sur le principe du dialogue inclusif. Si le respect du cadre constitutionnel est non négociable, un report des élections pourrait passer.Coordonnée. La communauté internationale s'accorde sur le fait que le dialogue est nécessaire pour trouver une issue consensuelle au bras de fer politique actuel. À entendre les réactions de ces derniers jours, ils semblent également au diapason sur la forme idoine que devrait avoir ce dialogue. Chacun à sa manière, l'ambassadeur de l'Union européenne et celle de l'Afrique du Sud ont penché en faveur de l'inclusivité de la démarche pour sortir de la crise. « Il faudrait un dialogue où tout le monde devrait participer. Nous nous trouvons dans un moment critique à l'approche des élections. Pour préserver les acquis démocratiques, le dialogue ne devrait exclure personne », a déclaré Antonio Sanchez-Benedito, ambassadeur de la délégation de l'Union européenne (UE), lors d'une conférence de presse à Ankoron- drano, hier. Une heure après, c'est Maud Vuyelwa Dlomo, ambassadrice d'Afrique du Sud, qui a tenu une autre conférence de presse. « C’est aux Malgaches de décider de la forme qu'aurait le dialogue pour sortir de cette situation compliquée. La communauté internationale ne sera là que pour appuyer la recherche de solution. Selon notre expérience en Afrique du Sud néanmoins, il est préférable que tous participent à la recherche de dialogue », a-t-elle indiqué dans les locaux de l'ambassade, qui se trouve aussi à Ankorondrano. Cette faveur pour un dialogue ouvert cadre avec « le dialogue inclusif », affirmé lundi par Michaëlle Jean, secrétaire générale de l'Organisation internationale de la Franco-phonie (OIF). Le visage de l'OIF affirme que, face à la crise naissante dans la Grande île, « le corps diplomatique et les organisations internationales, [se sont dits] que c'est de manière concertée et coordonnée que nous allons jouer ce rôle d'accompagnement ». Report consensuel L'ouverture ou l'inclusivité qui aurait la préférence internationale serait alors que le dialogue soit ouvert à d'autres acteurs politique et même non politiques, que ceux qui mènent les manifestations d'Analakely et les tenants du pouvoir. Une option qui se heurte au refus des « députés pour le changement », qui rembarrent également toute négociation jusqu'ici. La thèse qui ferait son chemin dans les coulisses serait que les négociations achoppent sur une reprise des débats sur les lois électorales, mais aussi une reconfiguration du gouvernement. Les opposants du parvis de l'hôtel de ville ne seraient pas enclins à partager les sièges avec une pléthore d'entités politiques. Une partie de l'opinion publique craint, par ailleurs, que « le dialogue » n'entraîne un report des élections, notamment de la présidentielle. La position de la communauté internationale, pour l'heure, est qu'une solution à la crise politique doit être trouvée pour ne pas remettre en cause le calendrier constitutionnel des élections, notamment, la présidentielle. Devant la presse hier, l'ambassadeur de l'UE a affirmé qu'« en tant que partenaire la communauté internationale, l'Union européenne en particulier au nom de qui je parle, nous sommes pour le respect du cadre constitutionnel. Il n'est pas question de remettre en cause la Constitution ». Sur l'éventualité d'un report des élections, son homologue sud-africaine a indiqué, toutefois, qu'« il s'agit d'une décision qui appartient aux Malgaches ». Comme le laisse entendre l'ambassadrice de la Nation arc-en-ciel, les partenaires internationaux de la Grande île suivraient une solution consensuelle, même si elle mène à un report du vote. L'essentiel pour eux serait que les règles du jeu soient acceptées de tous, qu'il y ait un calendrier électoral défini préalablement, un comportement exemplaire suivi par tous et un accord préalable sur les critères de candidature. Une voie où, de prime abord, plusieurs souhaiteront avoir voix au chapitre. Garry Fabrice Ranaivoson
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