Universités privées - Des pratiques frauduleuses mises à nu


Des pratiques frauduleuses de certaines universités privées « informelles » ont été révélées par d’autres, « formelles ». Le ministère de tutelle annonce des mesures. Le ministère de l’Enseignement supérieur et de la recherche scientifique (Mesupres) décide, enfin, de prendre des mesures envers les pratiques frauduleuses de certaines universités privées. À partir de cette nouvelle année universitaire, la liste des étudiants par année d’étude de toutes les formations habilitées, va être utilisée comme base de données pour la délivrance de l’équivalence de diplôme, au niveau du ministère de la Fonction publique et de la réforme de l’administration. « Des responsables d’universités privées formelles nous ont signalé plusieurs cas de faux diplômes, délivrés par d’autres universités. C’est pour cette raison que nous avons décidé de prendre cette mesure », a souligné un responsable au sein de ce ministère, joint au téléphone, hier. Dans la pratique, cette liste va être validée par le ministère chargé de l’Ensei­gnement supérieur après vérification, puis, envoyée au ministère de la Fonction publique. La source auprès du Mesupres précise que cette initiative ne suffira pas pour éradiquer totalement les faux diplômes. En effet, cette mesure concerne seulement les universités qui « vendent » un diplôme pour une personne qui n’a même pas suivi d’études dans leur établissement. Ainsi, les diplômes délivrés en dehors des établissements d’enseignement supérieur, dont l’existence a été confirmée par le responsable, continueront de circuler. Descente inopinée En juin, la direction générale de la Fonction publique a révélé quatre-vingt-six cas de faux diplômes, lors de la grande affluence de demandes d’équivalence de diplôme, dans le cadre de la préparation des dossiers pour les concours des Douanes. La plupart proviendraient des universités publiques. Mais, pour le moment, le ministère applique cette mesure, seulement à l’encontre des universités privées. Des responsables d’universités privées « formelles » auraient également dénoncé l’objectif strictement pécuniaire de certaines universités privées. Elles introduiraient dans leur dossier de demande d’habilitation, le curriculum vitae d’un enseignant avec les diplômes requis pour l’enseignement supérieur. Mais en réalité, elles emploient des personnes avec un diplôme inférieur pour dispenser des cours. D’autres accepteraient d’inscrire à un niveau plus élevé un étudiant qui a raté son passage dans un autre établissement. Des parents d’étudiants auraient déjà porté plainte sur cet abus, mais sous une autre forme. « On nous a demandé de payer au moins 3 000 000 d’ariary par an, pour une formation qui n’est même pas habilitée. On ne s’en est rendu compte qu’après une demande d’équivalence de licence de mon enfant », se plaint René Ranai­voson, le père d’une fille qui a étudié dans une université privée de la capitale. Le Mesupres ne compterait plus rester les bras croisés face à ces pratiques. À en croire la source, une descente inopinée sera effectuée prochainement, pour vérifier d’abord ces informations afin de prendre les mesures adéquates. Miangaly Ralitera
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