Droits de l'homme et environnement - L’ONU plaide pour l’application des lois


Pour clore sa mission à Madagascar, John Knox, rapporteur spécial des Nations Unies, recommande des sanctions contre les trafiquants. Il faut sévir. À Madagascar du 25 au 31 octobre, John Knox, rapporteur spécial des Nations-Unies (ONU), en matière de respect des droits de l’homme et en matière de protection de l’environnement, a présenté son rapport de fin de mission, lors d’une conférence de presse, à Andraharo, lundi dernier. Plusieurs observations ont été émises dans un document de cinq pages dont, la répression des trafiquants. « (…) il est essentiel que les mesures soient prises rapidement et efficacement, afin de rétablir la confiance totale dans les institutions judicaires et autres qui protègent les droits humains du peuple et sauvegardent l’environnement. J’encourage également le gouvernement à travailler avec les organisations environnementales sur le problème du trafic illicite. À cet égard, le projet Alarm (Appli­cation de la loi contre les abus sur les ressources naturelles de Madagascar), constitue un développement remarquable », avance John Knox, dans un paragraphe où il rapporte un engagement de l’Exécutif à prendre des mesures concrètes pour lutter contre la corruption en renforçant le système judiciaire. Dans une interview accordée aux journalistes locaux, en marge de la conférence de presse de lundi, le rapporteur spécial a soutenu : « La confiance envers les institutions ne sera rétablie que si des efforts concrets du gouvernement sont visibles et clairs ». Aux micros des correspondants locaux de presses internationales, John Knox a, particulièrement, mis l’accent sur le cas des trafiquants. L’expert dépêché par le conseil des droits de l’homme des Nations-Unies a ajouté qu’il faudrait que les autorités sévissent contre les responsables des commerces illicites des ressources naturelles. Corruption Ces derniers temps, il semble que la machine judiciaire soit en action contre les personnes soupçonnées d’être impliquées dans ces trafics. Une source gouvernementale a, par exemple, indiqué, dimanche, qu’« environ 80 dossiers sont en cours d’investigation ou en instruction judiciaire (…) ». Une source auprès de la société civile déplore, toutefois que « les opérateurs qui sont aux manettes, ou encore, les anciens ou actuels responsables étatiques ne soient pas inquiétés ». Dans une lettre ouverte en date de mai 2015, adressée à la ministre de la Justice de l’époque, l’organisation non gouvernementale (ONG), Alliance Voahary Gasy, avait, par exemple, regretté qu’un défenseur de l’environnement accusé de diffamation contre un opérateur soupçonné de complicité dans le trafic de bois de rose, ait été condamné, alors « qu’aucune investigation, aucune mesure n’a été prise », pour faire la lumière sur la responsabilité ou non de l’opérateur économique. Ces faits datant de 2015 semblent, encore, d’actualité. Dans son rapport, John Knox épingle les poursuites et harcèlements contre les activistes environnementaux. (…) je dois souligner que les individus ont le droit à la liberté d’expression, y compris quand ils attirent l’attention sur des crimes allégués sur l’environnement et ne devraient jamais être harcelés ou punis pour l’exercice de ce droit (…) », plaide le rapporteur spécial onusien. Dans son rapport de fin de mission, l’expert dépêché par l’ONU désigne un coupable, « la corruption ». Selon lui, ce fléau qui gangrène le pays « sape tous les efforts de conservation de l’environnement naturel et pour faire en sorte que les ressources naturelles soient utilisées de manière durable ». Elle favorise, également, l’impunité et joue un rôle majeur dans un cercle vicieux. « Le trafic illicite a un effet corrosif sur la bonne gouvernance parce que les trafiquants illégaux utilisent l’argent qu’ils gagnent pour contribuer à la corruption (…) », affirme John Knox. Garry Fabrice Ranaivoson
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