comores - Azali anticipe la présidentielle


La déclaration du président des Comores a provoqué la colère des opposants. Il pense prolonger son mandat grâce à un référendum et une élection anticipée.Le président des Comores Azali Assou­mani a jeté un pavé dans la mare en annonçant une réforme des institutions et une probable élection présidentielle anticipée dès 2019 qui lui permettrait de prolonger son mandat, suscitant la colère de ses adversaires. Elu en 2016 pour cinq ans non renouvelables, M. Azali, un ancien putschiste, a dans un premier temps dévoilé samedi la tenue le 29 juillet d'un référendum constitutionnel qui pourrait, entre autres, supprimer la règle du mandat présidentiel unique. «Je propose un processus de modification (de la Consti­tution) pour assurer la stabilité et le développement du pays», a-t-il déclaré lors d'une allocution radiotélévisée. Dès le lendemain, il a profité d'une visite de terrain à Anjouan, une des trois îles de l'archipel de l'océan Indien dont il est originaire, pour évoquer la tenue d'élections anticipées. «Le chef de l'État a indiqué que si le référendum sur les modifications constitutionnelles était approuvé, il y aurait une série d’élections et qu'il serait lui-même candidat», a confirmé lundi à l'AFP un de ses conseillers. Nouvelle page «Il n'y a pas de doute, il faut s'attendre à une nouvelle élection présidentielle», a-t-il ajouté sous couvert d'anonymat. Une source proche du palais présidentiel de Beït-Salam a confirmé à l'AFP que ce scrutin aurait «probablement» lieu dès le premier trimestre de l'année prochaine. Lors de son discours samedi soir, le chef de l'Etat n'a donné aucun détail sur la réforme institutionnelle qu'il envisageait. «Il s'agit d'ouvrir une nouvelle page de l'histoire de notre pays (…) et d'assurer un meilleur avenir à notre peuple», a-t-il déclaré. Mais il a précisé qu'il souhaitait «mettre en œuvre les recommandations des Assises nationales» qui se sont tenues à Moroni en février pour tirer le bilan des quarante-trois ans de l'indépendance de l'archipel de l'océan Indien. Cette réunion avait prôné une «réforme profonde de l'Etat et des institutions» et la mise en place d'un régime «présidentiel». «Un certain nombre de points de la Constitution devront être changés ou modifiés (…) la loi l'y autorise», a insisté lundi le conseiller diplomatique du président, Mohamed Ismaila, lors d'une conférence de presse. Pour mettre un terme aux crises séparatistes et aux coups d'Etat, la Constitution de 2001 a instauré un système de présidence tournante entre les trois îles qui forment l'Union des Comores (Anjouan, Grande-Comore et Mohéli). © AFP
Plus récente Plus ancienne