Mayotte - Tollé sur la visite d'un candidat à la présidentielle comorienne


Un député français exige la déchéance de nationalité pour un candidat à l’élection présidentielle des Comores. Le candidat indépendant Fahmi Saïd Ibrahim, de retour de campagne auprès de la diaspora comorienne de France, s’est arrêté sur l’île de Mayotte - territoire disputé entre la France et les Comores - peuplée majoritairement de Comoriens. Un passage décrié par le député français de Mayotte Mansour Kamardine qui refuse que la campagne présidentielle comorienne s’invite dans sa circonscription. D’abord accueilli chaleureusement à l’aéroport de Pamandzi, le candidat a rencontré l’hostilité du Collectif des citoyens. Le député Kamardine saisit officiellement la garde des Sceaux française sur la nécessité de retirer sa qualité de Français à quelqu’un qui vise la magistrature suprême ailleurs et qui remet en question l’appartenance de Mayotte au territoire français. Le problème, c'est que Me Fahmi Saïd Ibrahim est Français et candidat à la présidence des Comores à la fois. Impossible donc de le reconduire à la frontière. En tant que binational, il parle aux Comoriens de Mayotte, l’île sœur, et non le département français. Faux problème « C’est un faux problème. Pour ma part, il n’y avait rien d’anormal à aller à Mayotte. J’ai été à Marseille ou à Paris. A Mayotte il y a une communauté de l’archipel qui réside, quoi de plus normal que d’aller à leur rencontre. Manifestement, certains en ont fait un fonds de commerce de politique intérieure. Kamardine nous a hélas habitués à ce genre de discours », dénonce Me Fahmi Saïd Ibrahim. Avec une diaspora importante en France - officiellement 42% de la population de l’archipel - l'élection présidentielle se joue aussi dans l’Hexagone. « Est-ce que nous allons très sérieusement disqualifier d’emblée le tiers de la population comorienne qui est binational, qui vit en France et qui joue un rôle fondamental dans l’économie comorienne ? Nous voyons très bien, très souvent, des candidats à la députation française, visiter là où il y a des électeurs dans le reste du monde ou des gens qui peuvent effectivement influencer les élections », poursuit le candidat à la présidentielle comorienne. © RFI
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