Europathie


Il a donc fallu un tollé général de l’opinion sur les réseaux sociaux pour qu’on en finisse avec les fouilles systématiques des passagers à l’arrivée à l’aéroport d’Ivato. Une pratique qu’on trouve rarement ailleurs où les fouilles se font au départ. A l’arrivée, seuls les passagers ayant quelque chose à déclarer passent à la douane. Mais les douaniers peuvent bien évidemment fouiller les bagages des passagers suspects ayant fait l’objet d’un signalement. Voilà une mesure qui met l’aéroport d’Ivato sur le même standard que ceux des autres pays. A cause de cette fouille, en plus du contrôle des passeports, Ivato détient le record du monde du temps passé par un passager à l’arrivée. Après un vol de dix heures, on passe trente minutes au contrôle des passeports, une heure pour récupérer les bagages et une demi-heure au contrôle douanier. Ce qui fait en tout deux heures alors que dans les autres aéroports, le tout se fait en trente minutes. Une star internationale du show biz a déclaré qu’elle n’a jamais passé un temps aussi long à l’arrivée dans un aéroport. C’est dire. On arrive donc à Madagascar avec des désagréments à l’accueil. Bien évidemment la fouille est assortie d’un racket par certains agents véreux. Une pièce de 10 ou 20 euros et les bagages passent quel que soit leur contenu. C’est donc une épine qu’on enlève du pied des passagers nationaux et surtout des touristes. Cette pratique a écorné l’image du tourisme, étant donné qu’on commence avec une très mauvaise impression alors qu’à Maurice, à La Réunion et aux Syechelles on fait tout pour séduire les touristes. Un véritable traitement de faveur leur est accordé. Il ne suffit pas de vanter la biodiversité unique au monde pour attirer les touristes. Ce sont surtout les détails, les facilités, le confort qui font la différence, outre le prix du billet, la sécurité. On ne peut pas ambitionner de faire venir un million de touristes par an si les pratiques ne sont pas cohérentes avec les objectifs. Heureusement qu’on a un ministre des Transports et du tourisme ayant une longue expérience dans le secteur et qui a lutté en vain pendant longtemps pour l’amélioration des conditions d’accueil des visiteurs. On ne va pas inventer la roue ou refaire le monde pour réussir, il suffit d’adopter des mesures qui ont fait le succès des autres pays. Un écueil a été levé mais il en reste d’autres qui constituent un blocage dans le développement du tourisme. Le change devrait être facilité comme cela se fait dans les autres pays. L’époque de la Révolution où la circulation des devises étrangères avait été rigoureusement contrôlée est bel et bien révolue. A Maurice on peu faire le change partout où il y a une banque sans nécessité de montrer son passeport. Aux Seychelles, on peut payer en devises même dans les gargotes au bord des plages. Ici, même les grands établissements hôteliers ne peuvent pas faire de change. Bien évidemment la qualité des hôtels, le confort d’un vol, le prix du billet constituent des facteurs déterminants dans le développement du tourisme. Sur ces points nous sommes encore loin des standards internationaux malgré des progrès. Le tourisme figure parmi les grands projets de l’IEM. Il est ainsi important de se mettre au diapason avec les normes internationales. Un premier pas a été fait avec la fin de « l’europathie » à Ivato. Mais le voyage est encore long avec beaucoup de trous d’air en vue.
Plus récente Plus ancienne