Sambava - Meurtre en pleine garde à vue


Un suspect a été battu à mort dans la cellule de la gendarmerie à Sambava. Le présumé auteur de ce crime sera traduit ce jour devant le parquet. Impensable. Ne pas être en sécurité même étant enfermé à double-tour dans une cellule de sûreté est bien réel. Un meurtre a été commis dans la cellule de sûreté de la brigade territoriale de la gendarmerie nationale à Sambava dans la nuit du samedi 22 au dimanche 23 septembre. Dans un communiqué, le service communication et des relations publiques auprès du commandement de la gendarmerie nationale souligne que le défunt a été battu à mort par l’un de ses compagnons de cellule, placé en garde à vue pour cambriolage et entrée par effraction dans un domicile. Dans sa version, la gendarmerie soutient que l’agression mortelle a été commise dans la cellule close, plongée dans la pénombre totale. Le crime semble avoir été commis au nez et à la barbe de quatre autres individus qui, cette nuit ont partagé la cellule avec le défunt et le présumé auteur de l’homicide. Curieusement, les quatre prétendus témoins n’ont pas alerté les gendarmes qui assuraient la permanence la nuit du crime. Dans le même communiqué, la gendarmerie soutient néanmoins que les scènes de violence ayant secoué la cellule n’auraient été que de très courte durée. De ce fait, les quatre témoins n’auraient apparemment pas jugé utile d’en informer l’équipe de permanence. Au réveil, lorsque la cellule a été ouverte pour les nettoyages quotidiens, le corps inerte du jeune père de famille, gisant à même le sol, les ont laissés pantois. La gendarmerie insiste néanmoins sur un détail troublant. « L’individu soupçonné d’être l’auteur du meurtre était assis sur le corps », relève le communiqué. Incriminations Elle annonce dans la foulée que le quidam sera traduit ce jour devant le parquet, près du tribunal de première instance à Antalaha. Soumis au feu roulant des questions lors des enquêtes préliminaires, le suspect serait passé aux aveux. En continuant dans son élan, il aurait confié avoir eu la sensation d’être violenté par une présence mystérieuse. Un état qui l’aurait poussé à se défendre et à se jeter sur son compagnon de cellule. Le communiqué de la gendarmerie vient après des déclarations aussi bien incisives qu’incriminantes de la famille du défunt. Répondant au nom de Judicaël Ramasy, le jeune chef de famille a trouvé la mort à trente-deux ans. Ses proches soutiennent qu’il était sous les vapeurs de l’alcool à des heures tardives de la nuit dans les rues d’Ambatofitatra Sambava lorsqu’il est tombé nez-à-nez avec des éléments de patrouille qui l’ont arrêté et conduit à la brigade. Au bout d’une longue mise en garde à vue qui a duré trois nuitées, il en était sorti les pieds devant. Lors des préparatifs funèbres, la famille de Judicaël Ramasy a constaté des hématomes au dos et à la poitrine du défunt, et une plaie béante à la tête. Par ailleurs, la famille se demande pourquoi le commandant de la gendarmerie de Sambava leur a remis 200 000 Ar lors decette tragédie.  
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