Femme, gouvernance, mouvements citoyens, Afrique (partie 1)


Quand le comité d’organisation de l’Université Populaire de l’Engage­ment citoyen (UPEC 2018), qui s’est tenue à Dakar la semaine dernière, nous a demandé d’envoyer le thème sur lequel Mada­gascar souhaitait partager ses expériences, cela n’a pas été chose facile. La petite délégation malgache a eu maintes réunions pour définir le sujet pour la performance. Plusieurs thèmes ont été débattus sans que nous ayons trouvé un consensus. C’était un peu comme dans les films où tout allait de travers, que tout était comme dans le noir. Généralement, c’est à ce moment qu’il y a une espèce de lumière divine qui surgit du ciel, une sage voix prononce une phrase enveloppée dans une douce mélodie. Phrase qui sera la clé de tous les problèmes et apportera un renouveau dans l’histoire racontée. Pour nous, c’était presque pareil ! Une phrase qui nous apportera LE thème tant recherché. Et cette formule était... [ ps. pour ceux qui s’attendent à une phrase de grande personnalité comme Obama, Mandela, Sankara, etc. ce ne sera pas le cas] le slogan de Mc Do. Eh oui ! Certes, moins vibrante que celles de nos grands héros sus cités mais qui avait toute sa force dans le contexte où nous étions. Le fameux slogan était : « Venez comme vous êtes ! ». Comme nous sommes, c’est quoi ? Avant d’être des activistes, avant d’être des Malgaches, nous étions des femmes. La délégation malgache étant la seule délégation totalement féminine à cette rencontre panafricaine des mouvements citoyens, cela avait finalement tout son sens. Alors, nous avons décidé de parler de la « place de la femme dans le changement de gouvernance en Afrique et dans nos mouve­ments citoyens ». Une fois la formulation chatoyante envoyée, nous attendions la suite. Mais il fallait dire qu’un certain malaise planait sur la performance que nous allions faire. L’équipe de communication a concocté une belle affiche présentant cinq activistes femmes de plusieurs pays avec la séduisante annonce qui suit : « l’UPEC, c’est aussi la parole aux femmes militantes ». L’affiche lancée sur les réseaux sociaux, la première réaction sur Facebook avait fait tomber l’épée de Damoclès. « Ah ! Les féministes ! » Disait ce commentaire. En réalité alors, quand on donne la scène à cinq femmes sur les quelques centaines de participants, quand des femmes décident de prendre la parole, forcément on les étiquette de féministes. Femmes, gouvernance, mouvements, Afrique : il semblerait qu’il y ait comme une erreur de combinaison de mots et de sens. Finalement, ce thème que nous avons choisi est en vraisemblable­ment une plaie ouverte difficile à aborder car il recèle énormément de non-dits. La réalité est en effet tout autre : hommes, gouvernance, mouvements, Afrique. Pour ne pas aller dans les dédales des sentiments, dans la théorie du « chantage de la maternité », nous allons parler de faits dans la seconde partie de ce texto.
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