Visite d’état au Sénégal - Rajoelina à la pêche aux bonnes idées


Madagascar est l’invité d’honneur du Sénégal durant cette semaine. Considérant cet État d’Afrique de l’Ouest comme un exemple d’émergence, le président Rajoelina y sera, également, en mission d’observation. Benchmar­king. Il s’agit d’une démarche marketing qui consiste à observer et à analyser les bonnes pratiques ailleurs, pour s’en inspirer. C’est dans cet état d’esprit, visiblement, que Andry Rajoelina, président de la République, aborde sa visite officielle au Sénégal. Pour la seconde fois en moins d’un mois, Mada­gascar, par le biais du couple présidentiel, est le special guest, d’événements nationaux d’un pays partenaire. Après Maurice, en début, c’est au tour du Sénégal de convier le locataire d’Iavoloha et son épouse, en tant qu’invités d’honneur, à l’occasion de la cérémonie d’investiture de Maki Sall, président sénégalais, récemment élu pour un second mandat, et de la célébration du 59e anniversaire de l’indépendance de cet État d’Afrique de l’Ouest. Pour son second déplacement officiel, au Sénégal, cette fois-ci, le chef de l’État, à la lecture d’un texte partagé par la présidence de la République, pourrait en profiter pour sonder les clés de la politique de développement de ce pays. Tablant son mandat sur son Initiative pour l’émergence de Madagascar (IEM), le numéro un malgache, vraisemblablement, veut prendre exemple sur le Sénégal et son Président. « Figurant parmi les plus grands leaders Africains, Macky Sall est un bâtisseur incontestable qui a permis une avancée considérable dans le processus d’émergence du Sénégal (…) Grâce à la réussite de son modèle de développement, le Sénégal figure parmi les pays émergents du continent Africain. Il se distingue par sa croissance durable et représente un exemple à suivre pour notre pays », rapporte la missive signée au nom du locataire d’Iavoloha Partage d’expérience La missive partagée par la présidence de la République soutient ainsi, « nous exprimons la volonté commune de renforcer nos liens de coopération bilatérale à travers le partage d’expérience et la mise en place de projets structurants. Cette visite d’État en terre sénégalaise n’est que le début d’entraide et de solidarité. Main dans la main, Madagascar et le Sénégal marchent côte à côte et avancent d’un pas sûr et déterminé vers l’émergence ». Le locataire d’Iavoloha n’est pas à sa première visite en terre sénégalaise. Encore candidat à la présidentielle, il visitait le pays en septembre 2018, dans le cadre d’une tournée qui l’a, également mené au Ghana. Cette fois-ci, c’est en tant que chef d’État que Andry Rajoelina revient au Sénégal. Reçu avec les honneurs à son arrivée à l’aéroport militaire Léopold Sédar Senghor de Dakar, hier, après-midi, le locataire d’Iavoloha compte, en marge des cérémonies officielles où il est convié, avoir des entretiens bilatéraux et effectuer plusieurs visites de site. À l’issue de son entretien avec Maky Sall, l’année dernière, le président Rajoe­lina avait déclaré que « cette rencontre m’a conforté dans l’idée que ma vision de mettre en œuvre l’IEM est possible. J’en suis convaincu, l’émergence rapide, stratégique et durable de Madagascar est réalisable ». Des points de l’IEM ont des similitudes avec le projet de développement mis en œuvre par le chef d’État sénégalais. Le plan d’émergence de Maky Sall mise également sur des projets d’infrastructures pharaoniques et « modernes ». Une politique de développement incarnée par la création d’une ville nouvelle dénommée Diamniadio, à une trentaine de kilomètres de Dakar. Un chantier colossal présenté par les autorités sénégalaises comme un exemple de réussite du partenariat public-privé pour une modernisation et un développement rapide. L’approche et la finalité du projet Diamniadio s’apparente sensiblement à celle de Tana Masoandro, la nouvelle ville que Andry Rajoelina veut créer à l’Ouest d’Antananarivo. Les projets rayonnant de Maky Sall ont, toutefois, été critiqués au départ. Il fallait qu’il réussisse à accorder ses projets d’infrastructures avec l’augmentation des revenus et du pouvoir d’achat du ménage sénégalais pour convaincre les citoyens sénégalais. Andry Rajoelina, par ailleurs, pourrait aussi, faire face aux susceptibilités, ainsi qu’aux diverses résistances d’ordre culturel et historique, spécifiques à la société malgache.
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