Comores - L’opposition craint un hold-up électoral


Le collectif de l’opposition estime que l’élection présidentielle du 24 mars ne soit pas transparente. Il appréhende un hold-up électoral d’Azali Assoumani, candidat à sa propre succession. Onze candidats à l’élection présidentielle du 24 mars aux Comores se sont organisés en collectif pour exiger un scrutin crédible et transparent, redoutant un «hold-up électoral» du président sortant Azali Assoumani, candidat à sa propre succession. «Il nous faut assurer une sécurisation du vote pour avoir des élections au-dessus de tout soupçon, crédibles et transparentes», a déclaré mercredi à la presse le porte-parole de l’opposition Moustoifa Saïd Cheikh. Le collectif estime que «les garanties d’élections libres ne sont pas réunies» et dit craindre «un hold-up électoral en préparation», le président Azali Assoumani et son entourage ne cessant d'évoquer une victoire dès le premier tour. L’opposition préconise de «revoir tout le processus électoral, notamment la transparence», a déclaré son chef Mohamed Ali Soilihi à l’AFP. «Dans la situation actuelle, même si l’un de nos candidats obtient 90% des voix, c’est Azali qui l’emportera. Le hold-up est déjà en place, Azali a annoncé lui-même une victoire dès le premier tour», a-t-il dit. Dans un communiqué remis à la presse, le collectif exige un «comptage manuel dans tous les bureaux de vote (...) en présence des représentants des candidats». Témoignages Ancien gouverneur de la Grande-Comore, Mouigni Baraka Said Soilih, a mis en garde le gouvernement, la Cour Suprême, la Commis­sion électorale (Ceni) et les forces de l’ordre, pour que «chacun à son niveau, prenne ses responsabilités». «Nous, nous assumerons les nôtres», a-t-il dit. De son côté, le colonel à la retraite Soilihi Mohamed dit «Campagnard» a appelé la population à «chasser Azali du pouvoir par les urnes», suscitant des acclamations. Dix jours après son lancement, la campagne électorale tarde à prendre son envol. Seuls quatre candidats ont apposé leurs affiches dans la capitale, Moroni. A Mutsamudu, la principale ville sur l’île d’Anjouan, les posters d’Azali sont régulièrement déchirés et même brûlés, et ceux des autres candidats lacérés, selon plusieurs témoignages. Depuis près d’un an, le pouvoir du président Azali a instauré un climat répressif, avec de nombreuses arrestations d’opposants. Treize candidats doivent participer à l’élection présidentielle anticipée du 24 mars, a annoncé début février la Cour suprême. Elle a rejeté les candidatures des deux principaux opposants au président sortant. © AFP
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