Corruption et abus de fonction - Un parlementaire et un colonel épinglés dans le Menabe


Abus de fonction et corruption. Tels seraient les actes perpétrés par deux hautes personnalités dans la région Menabe. « Un colonel et un parlementaire », selon les informations. Des méfaits récemment démasqués par le Bureau indépendant anti-corruption (Bianco), suite à une mission effectuée par la branche territoriale d'Antananarivo, dans cette partie de Madagascar. Selon les explications, chaque branche territoriale du Bureau anti-corruption effectue des descentes nommées « antennes régionales mobiles » dans les parties de la Grande île où il n’est pas présent. Celle d'Antananarivo a ainsi profité d'une mission dans la région Menabe pour boucler des dossiers sur des doléances qui leur sont parvenues. Ces plaintes concernent des actes de corruption et abus de fonction par l'élu et l'officier supérieur. « Commandant de la région militaire numéro 5 », le colonel, selon les sources, aurait « mis en location pour son compte personnel, des entrepôts de l'armée ». Cette activité illicite aurait permis à son auteur d'amasser, au détriment de l'État et de l'armée, une somme estimée à 145 millions d'ariary. Accusé « d'abus de fonction et de détournement d'usage », le colonel, d'après les informations a été déféré devant le parquet de Morondava. Le placement sous mandat de dépôt de l'officier supérieur a été décidé par le juge. Immunité parlementaire Le parlementaire, pour sa part, serait accusé d'avoir usé de son statut pour s'adonner à « des activités d'exploitation forestière illicites », selon les sources contactées. « Les enquêtes du Bianco ont confirmé les actes de corruption et d'abus commis par l'élu. Le dossier vient d'être transmis au Tribunal de première instance (TPI) de Moron­dava », indique l'une d'elles. Celle-ci ajoute que la procédure de demande de levée de l'immunité parlementaire du suspect a été lancée. Les informations collectées n'indiquent pas s'il s'agit d'un député ou d'un sénateur. Selon la Constitution néanmoins, aucun parlementaire « ne peut, pendant les sessions, être poursuivi et arrêté en matière criminelle ou correctionnelle, qu'avec l'autorisation de l'Assemblée [ou du Sénat], sauf en cas de flagrant délit ». La loi fondamentale ajoute que le parlementaire « ne peut, hors session, être arrêté qu'avec l'autorisation du bureau de l'Assemblée [ou du Sénat], sauf en cas de flagrant délit de poursuites autorisées ou de condamnation définitive ». Permettre à la Justice de trancher sur les méfaits dont est accusé l'élu est alors plus compliqué que pour le cas de l'officier supérieur. La deuxième session du Parlement ne démarrera que le 3e mardi du mois d'octobre, soit le 17 octobre. Affaire à suivre. Garry Fabrice Ranaivoson
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