Tourisme - La saison s'annonce catastrophique


La confédération du tourisme de Madagascar tire la sonnette d'alarme. Le contexte national ne favorise pas le secteur du Tourisme. Préoccupant. À la veille du lancement de la saison touristique 2018, qui démarre normalement au mois d'avril, le contexte national est au rouge. Le tourisme subit de plein fouet les impacts des intempéries avec la destruction des infrastructures routières, notamment sur la RN6 et la RN2. La problématique des vols domestiques vient noircir le tableau déjà peu reluisant du secteur depuis l'épidémie de peste. C'est l’essentiel des inquiétudes que des membres de la confédération du Tourisme de Madagascar (CTM) ont partagé, hier, lors d’un point de presse, au musée de la photographie à Andohalo. « L'inquiétude est générale pour les acteurs touristiques. Le dernier salon ITB qui s'est tenu à Berlin a rassuré les touristes mais a cependant démontré que les partenaires sont assez inquiets de la situation qui prévaut dans la Grande île. Les intempéries, les infrastructures routières non disponibles, le manque de transparence dans les dessertes aériennes, l'insécurité, ainsi que les traînées de communication sur l'épidémie de peste sont autant d'indicateurs qui démotivent les touristes et les poussent à choisir d'autres destinations », explique Patrice Raoull, président du Conseil d'administration (PCA) de la CTM. Déjà que la destination Madagascar est l'une des plus chères au monde, les réalités semblent ne pas du tout inciter les touristes à visiter le pays. Une frilosité de demandes et une hausse des annulations qui courent directement à des pertes. « On enregistre jusqu'ici 20% d'annulation auprès des tours opérateurs et agences de voyages », déplore le PCA de la CTM. Concertation Bon nombre de prestations vendues et signées ont dû être remboursées pour non satisfaction des demandes. « Des insatisfactions qui font et feront sûrement tache d'huile auprès d'autres touristes », se désolent les interlocuteurs. La confédération du tourisme de Madagascar appelle ainsi à beaucoup plus de concertation des opérateurs touristiques avec le secteur public et le partenariat public-privé. Un dialogue ouvert à différents secteurs de la chaîne de valeur du tourisme en général. « Une concertation qui déterminera une stratégie fiable dans les urgences. Une stratégie tenant compte de l'évolution du Tourisme. Il n'est toujours pas possible d'acheter directement des billets à l'aéroport. En six mois d'existence, les huit collèges de métier de la CTM, ressentent comme une non reconnaissance car sont peu consultés dans les grandes décisions touchant le tourisme », renchérit Tojo Razafimahefa, vice-président du Conseil d'administration de la CTM. Il illustre ce manque de consultation par l'augmentation non concertée du tarif des visas, la suppression de certains points de desserte aérienne. De l'avis de la CTM, des acteurs de différents domaines, et non seulement du tourisme, doivent se mobiliser pour trouver des solutions aux problèmes actuels auxquels le secteur fait difficilement face. Plus de deux cent cinquante cinq mille touristes ont visité Madagascar en 2017. Il fut un temps où un million de touristes jusqu'en 2020, étaient dans la prévision du secteur. Mirana Ihariliva
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