RN2 - Un jour de blocage coûte des millions d’ariary


Des problèmes organisationnels se font ressentir au port de Toamasina. Des pertes économiques s’accumulent en raison de la non- fluidité de la RN2. Le grand éboulement d’Ambato­senegaly au PK 147, mardi, a fait déborder le vase des usagers de la route nationale la plus fréquentée de Madagascar. Des centaines de véhicules en partance de la capitale ou en provenance de Toamasina se sont retrouvés coincés pendant des heures. Les camions transporteurs effectuent le voyage Toamasina- Antananarivo en 12 h en temps normal. « Nous étions bloqués, depuis mardi, 8 heures à Ambato­senegaly, et nous ne pouvions faire demi-tour vers Toamasina pour des raisons financières. Toutes nos dépenses sont déjà calculées d’avance par nos employeurs», raconte un transporteur de produits de première nécessité (PPN), en provenance du grand port. Il n’a pu partir qu’hier, à 13 h. Les imprévus de plus de 24 heures lui ont coûté cher, en temps et en argent. Trente camions conteneurs étaient en partance pour la capitale pour un transitaire, et les transporteurs ont rencontré les mêmes imprévus financiers. « Trois de ces camions, transportant des marchandises périssables, ont dû revenir vers Toamasina pour être rebranchés», souligne Didier Ramaroson, transitaire. « Heureusement, jusqu’ici, nos clients comprennent la situation et ne font pas trop d’histoires. Mais dans le cas de ces camions qui ont dû rebrousser chemin, nous avons assez dépensé, pour le carburant vers Toamasina ainsi que les frais de réfrigération et les extra des transporteurs », précise-t-il. Piteux Un autre transitaire raconte que le débarquement de nombreux camions a accusé du retard dans la chaîne du processus des exportations. « Il y a un calendrier fixe à suivre pour chaque compagnie maritime. Un jour de retard contraint le conteneur à attendre le prochain tour, s’il rate les deux jours d’opérations pour chaque compagnie. Et on parle de dix à vingt conteneurs minimum pour un transitaire, dépendant des marchandises», explique-t-il. La location d’un seul conteneur, pourtant, coûte entre 10 et 20 euros. Les magasins de stockage n’arrivent plus à absorber ces conteneurs en attente. Au final, les dépenses imprévues en raison d’un jour de non circulation sur la RN2 deviennent chères. Les locations de conteneurs, les pénalités dans les livraisons, les divers imprévus pour les transporteurs. L’état désastreux de la RN2 vient renchérir ces pertes économiques. « Des pertes qui se chiffrent en millions, car dépendant des marchandises, la valeur d’un conteneur varie entre 8 millions et 40 millions d’ariary », déplorent les transitaires et les transporteurs. Mirana Ihariliva
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