Ajournement du vote des lois électorales - L'Assemblée nationale scindée en deux


À une courte majorité, les députés pro-pouvoir ont obtenu l'ajournement du vote des lois électorales. Les forces seraint en train de s'équilibrer à Tsimbazaza. Etriqué. Avec soixante dix voix contre soixante huit, les députés pro-pouvoirs sont parvenus à obtenir l'ajournement de l'adoption des projets de lois organiques sur les élections. Une victoire sur le fil, révélatrice de la nouvelle configuration qui se dessine à l'Assemblée nationale. Le vote a scindé la salle de séance plénière en deux. À droite, ceux qui s'affirment pro-pouvoir et à gauche, ceux réputés d'opposition. Les députés des groupes parlementaires Mapar, TIM, VPM-MMM et des indépendants s'étant écarté du groupe HVM ont fait front pour imposer que « les quatre-vingt sept amendements proposés durant les travaux de commission, jeudi et vendredi, soient pris en considération », comme l'a soutenu la députée Hanitra Razafi­mana­nantsoa, vice-présidente de l'Assemblée nationale. Des retouches portées sur les dispositions du projet de loi organique sur le régime général des élections et des référendums et celui relatif à l'élection du président de la République. Faute de temps, selon les explications, le projet de loi organique sur les élections législatives n'a pas pu être étudié. Une brèche dans laquelle se sont engouffrés les élus pro-pouvoir pour demander l'ajournement de l'adoption des textes. « Nous n'avons pas eu assez de temps pour étudier les amendements. Le projet de loi sur les législatives n'a même pas été abordé », a argumenté le député Elison Bresson Erafa, vice-président de la Chambre basse. La Constitution dispose qu'« une loi organique ne peut être adoptée qu'à la majorité absolue des membres composant chaque Assemblée ». Pour les pro-pouvoir, obtenir les soixante-seize voix sur les cent-cinquante-et-un était compliqué. La séance qui devait démarrer à 10 heures, n'a commencé qu'à 13 heures. Négociation Les trois heures de retard n'ont visiblement, pas suffi pour défaire la coalition des opposants. Les sourcils froncés, les députés Freddie Mahazoasy, Malement Liahosoa, Benja Urbain Andriatsizehena et Philobert Milavonjy, entre autres, multipliaient les conciliabules de couloir afin de trouver une parade. Ce qui a amené à la demande d'ajournement. Une requête précédée, toutefois, d'une demande de suspension de la session. Deux heures de « pause », où les pro-Bleus ont, semblent-il, évalué les forces en présence. Face au bloc d'en face, la demande d'ajournement était à deux doigts d'être bottée en touche par les opposants. Le mode de vote anodin qui consistait à ce que ceux favorables à l'ajournement s'alignent d'un côté de la salle de séance et les contres de l'autre a d'autant plus compliqué la tâche aux pro-Bleus. Chaque camp s'est mis à arpenter les couloirs de l'institution de Tsimbazaza, jusque dans les toilettes pour demander à leurs camarades de prendre part au vote. Le vote des deux députés ADN semble avoir fait pencher la balance. La séance d'hier a, cependant, laissé un goût amer à l'Exécutif. Concernant les projets de loi organique, la Constitution ajoute, en effet, que « faute d'accord entre les deux Assemblées après deux lectures, l'Assemblée nationale statue définitivement à la majorité des deux tiers des mem­bres la composant ». Vu le scénario d'hier, le pouvoir pourrait être dans l'obligation de négocier avec les « opposants », pour trouver un consensus. « Je suis ouvert aux discussions, aux négociations. Je suis pour la logique de l'apaisement et non de l'affrontement », a déclaré Solonan­drasana Olivier Mahafaly, Premier ministre, visage fermé durant le vote d'hier. Galvanisés par la journée d'hier, les opposants semblent, pour l'instant, peu enclin à faire des concessions. « Nous avons proposé nos amendements, il n'y a rien à ajouter », a plastronné le député Naivo Raoldina. La troisième session du Parlement s'annonce déjà compliquée. Garry Fabrice Ranaivoson
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