Guerre fraude


La tension sera à son comble ce jour à Tsimbazaza lors du vote des lois organiques devant régir les élections. C’est aujourd’hui que les lois électorales passent en séance plénière où elles seront débattues avant leur adoption par vote à main levée. Les amendements proposés par les députés de la coalition de l’opposition devront être normalement discutés avant le vote. Craignant justement que les amendements proposés ne soient pas prises en compte et qu’on impose de passer directement au vote du projet de loi tel qu’il a été présenté par le Premier ministre lors de l’ouverture de la session extraordinaire. Ils crient déjà au scandale alors que le vote n’a même pas commencé et qu’ils s’en lavent les mains si le projet de loi est voté sans amendement. Ces députés avertissent que ce projet pourrait être source de graves troubles et constitue un boulevard aux fraudes. Ce  qui est surprenant dans la mesure où le vote n’a même pas commencé. Le jeu démocratique doit fonctionner à l’Assemblee nationale. Que le projet de loi soit voté sans amendement, c’est la loi de la démocratie. Pour d’autres lois comme le code de la communication votée par dix-huit députés, on n’a pas senti cette solidarité, ce souci de l’intérêt national. Si les députés étaient tous présents, le code de la communication n’aurait pas été adopté. À preuve, la loi sur les Zones économiques spéciales a été rejetée hier par quarante six députés contre quarante qui ont voté pour. Le jeu démocratique peut donc très bien fonctionner. Il suffit de montrer la même solidarité pour faire échouer le vote de loi jugée néfaste. On s’étonne du fait que les députés de la coalition de l’opposition appréhendent l’issue du vote alors qu’ils viennent de prouver qu’on peut battre la majorité. Il est vrai qu’après ce camouflet, les dirigeants de la majorité auraient remonté les bretelles aux députés qui font l’école buissonnière cause de ce cinglant revers. Aujourd’hui ils seront, à n’en pas douter au grand complet pour renverser la tendance. Mais la victoire d’hier pourrait avoir ouvert les yeux à certains députés et les inciter à jouer vraiment leur rôle et ne plus faire le clown ou le pitre à l’image de ceux qui sont sous la menace d’un redressement fiscal. L’Assemblée nationale est en quête de crédibilité et cette guerre...fraude pourrait redorer son image et effacer ces histoires de mallettes et oublier que l’argent a une odeur même si elle n’a rien à voir à celle des aisselles. Si le front du refus l’emporte, le gouvernement ne peut que s’en mordre les doigts d’avoir traîné pour présenter et faire adopter ce projet qui aurait dû être voté lors de la session ordinaire d’octobre. Il croyait acculer les députés en ne leur accordant qu’un minimum de temps pour son examen. Histoire de ne pas donner la possibilité aux députés de faire des amendements. La marge de manœuvre du gouvernement semble réduite depuis que la dame présentée comme celle qui facilite les négociations à Tsimbazaza est mise à l’ombre. Ce qui explique ce retournement de situation invraisemblable il y a quelques mois encore. Sans qu’il y ait eu falsification de procès verbal. par Sylvain Ranjalahy
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