Filière cacao - Le chocolat malgache détrôné


Les consommateurs priorisent l’achat des chocolats étrangers. Le faible pouvoir d’achat des Malgaches explique cette alternative. Submergé. Le chocolat malgache, malgré un statut d’excellence au niveau international, peine à convaincre le marché populaire au pays. Un constat qui se révèle être une réalité reflétée par la tenue de la deuxième édition du « salon du chocolat et de la gourmandise » samedi, à l’hôtel Carlton Anosy. « Le principal objectif de l’organisation de ce salon est de permettre à l’association Wednesday morning group (WMG) de subvenir à ses besoins en matière d’activités sociales en faveur des populations défavorisées sur l’axe Ankorondrano Andrano­manelatra », explique Ginah Ralaimihoatra, ancienne présidente de WMG. « Néanmoins, au-delà de ces œuvres sociales, l’évènement est surtout l’occasion pour la filière cacao de toucher un public de masse », précise-t-elle. Longtemps considéré comme un produit de consom­mation de prestige, le chocolat malgache, à travers le salon, tente ainsi de séduire la masse populaire. Misant plutôt sur l’aspect du luxe et de l’excellence pour développer leurs activités, les principaux acteurs de ce secteur admettent que le chocolat de la Grande île reste méconnu dans son pays et laisse la part belle aux produits importés qui inondent le marché malgré une qualité nettement moins appréciable. Marché de niche Les importations restent la priorité des consommateurs malgaches. Les producteurs locaux se concen­trent ainsi sur l’exportation du chocolat malgache. « Avec une tablette à moindres coûts, soit environ mille ariary l’unité, le chocolat égyptien est plébiscité bien qu’il soit fabriqué avec l’huile végétale de palme et non avec du vrai cacao faute du faible pouvoir d’achat du national », déplore Michael Chauveau, de Menakao Madagascar Chocolate. Ce dernier qui enchaîne que « la filière cacao pour Madagascar doit impérativement refléter le volet qualité plus que celui de la quantité. Le fait est que nous devons cibler un marché de niche afin de pouvoir nous assurer un développement concret de notre chiffre d’affaires, que ce soit sur le marché national, mais aussi et surtout au niveau international, notamment sur les épiceries fines en Europe et en Asie. Donc à partir de là, il est presque impossible de faire dans le volume ». Harilalaina Rakotobe
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