Jirama - Le gouvernement dit non à plus de subventions


Le gouvernement reste ferme sur le montant de la subvention. Il insiste sur l'amélioration de la gouvernance de cette société pour éviter de remettre la main au portefeuille. xÀ la diète. Le gouvernement semble décidé à rester intransigeant sur le montant de la subvention allouée à la société énergétique Jiro sy rano Malagasy (Jirama). Devant la presse, hier, en marge d'une visite de la centrale hydroélectrique de Mandraka, Solonandrasana Olivier Mahafaly, Premier ministre, a été clair : « Il n'y aura pas d'augmentation de la subvention de la Jirama ». L'ancienne équipe dirigeante avait demandé 750 milliards d'ariary mais, l'Exécutif compte, s'en tenir aux 250 milliards d'ariary d'appui à la société énergétique, prévus par la loi de finances et n'envisage pas d'augmenter la note. Des informations indiquent, cependant, que la majeure partie de cette somme a déjà été décaissée, durant ces premières semaines de l'année 2017. Pour, tant bien que mal, atténuer le délestage causé par les problèmes d'étiage, il a fallu faire tourner à plein régime les centrales thermiques. Ce qui avait nécessité 800 m³ de carburants pour tout Madagascar, 450 m³ pour le réseau interconnecté d'Antananarivo. La question s'impose donc : « Le peu d'argent non utilisé sera-t-il suffisant pour le reste de l'année   ». Au chef du gouvernement de répliquer qu’ « Il ne s'agit pas seulement de réduire la subvention de la Jirama. Cela s'accompagne par une nécessaire amélioration de la gouvernance et du recouvrement et réduire les coûts de production ». Concernant la gouvernance, Lantoniana Rasoloe­lison, administrateur délégué de la Jirama, absent durant la visite d'hier, a « trois mois », pour mettre en place une stratégie afin de redresser la gouvernance de la société d'État et sélectionner les bonnes personnes à mettre aux bonnes places. Pour le recouvrement, la Jirama, appuyée par le ministère de l'Énergie, devrait traquer les mauvais payeurs et les voleurs d'électricité. Hausse L'administration publique est, pourtant, réputée être parmi celles ayant le plus d'arriérés dans le paiement des factures. Dans de précédentes interventions face à la presse, le locataire de Mahazoarivo a déjà « donné l'ordre » aux entités publiques de s'acquitter de leur dû à la Jirama. Reste à voir si cela a été suivi d'acte. En matière de réduction des coûts, il a été annoncé, hier, que « dès le mois de mars », des centrales thermiques se mettront au fuel lourd, en remplacement de l'alimentation en gazole vendu au prix fort par les fournisseurs de la société de distribution d'électricité. À entendre le chef du gouvernement, les solutions pour éviter à la Jirama de survivre sous perfusion avec les subventions, sont donc, déjà trouvées. Une autre question s'impose, toutefois: « Qu'en sera-t-il lorsque l'on sera, à nouveau, face à des problèmes comme les aléas climatiques de ces derniers temps   ». En réponse, le Premier ministre Mahafaly, a indiqué que les responsables et techniciens se penchent, justement, sur le sujet, pour maintenir la stabilité dans la fourniture de l'énergie. Le retour de la pluie qu'elle soit naturelle ou provoquée, a sauvé la mise à la Jirama et permis, de dépasser le gap de 210 mégawatts, nécessaires pour alimenter Antana­narivo et ses environs. « Il n'y a plus que 70 mégawatts à produire pour les centrales thermiques, ce qui ne nécessite plus que 150 m³ de consommation journalière si l'on était à 450 m³, par jour, il y a peu », se réjouit le responsable de la Jirama qui a guidé la visite d'hier. Le changement climatique fait, cependant, que l'on ne soit pas à l'abri d'une nouvelle sècheresse. D'autant plus qu'une grande partie de Madagascar souffre du problème d'approvisionnement en électricité et non seulement Antananarivo. « En cas de grandes difficultés, l'État aidera la Jirama à trouver une solution », réplique le locataire de Mahazoarivo. À entendre certains mots d'hier, une énième hausse des tarifs pourrait, également, intervenir dans les prochains mois. Pour faire passer la pilule, l'amélioration du rapport qualité-prix est mise en avant. Une déclaration « rassurante » La déclaration du Premier ministre devrait rassurer les bailleurs de fonds. Dans un entretien accordé à L’Express de Madagascar, le représentant résident du Fonds monétaire international (FMI) a encore rappelé l’importance de s’en tenir aux prévisions de la Loi de finances en matière de subvention. « Le financement du budget 2017 étant déjà bouclé, il serait extrêmement difficile de trouver de nouvelles sources de financement dans une éventuelle loi de finances rectificatives pour accommoder les dépenses extra », indique-t-il. « Transférer plus de ressources à la Jirama signifie moins de ressources pour les autres secteurs, notamment les secteurs sociaux et les infrastructures », poursuit-il encore. Mais le Premier ministre tiendra-t-il parole   Ou ne s’agit-il que d’une annonce destinée justement à rassurer les bailleurs de fonds quant au respect par l’État malgache de ses engagements   Son discours, pour la première fois, rejoint celle des partenaires techniques et financiers. Attendue en mars, la mission du FMI pour évaluer la mise en œuvre du programme de Facilité élargie de crédit sera particulièrement attentive à la situation financière de la Jirama et à l’avancée des réformes promises. Garry Fabrice Ranaivoson
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