Après le passage d'Enawo - Madagascar déclaré en état de sinistre national


Les aides d’urgence internationales peuvent désormais se déployer. Près d’une semaine après le passage du cyclone Enawo, les autorités déclarent enfin officiellement le sinistre national. Soixante dix-huit morts. Dix-huit personnes portées disparues. Deux cent cinquante blessés. Sans parler de près de 400 000 sinistrés, dont près de 250 000 déplacés. Le bilan du passage du cyclone Enawo est lourd. Tellement lourd que l’État semble n’avoir eu d’autre choix que de déclarer l’état de sinistre national. Avec cette déclaration, les aides d’urgence internationales qui n’attendaient que cela pour se déployer devraient « enfin » commencer à arriver. Pour ne citer que le bateau transportant une cargaison d’aides françaises, annoncé hier par l’ambassadeure de France, Véronique Vouland Aneini. « On n’attend plus que le décret pour que le bateau s’achemine vers Madagascar et accoste à Vohémar », a-t-elle déclaré hier, en marge de la célébration de la fête nationale mauricienne à Anosy. Il en est de même des 100 000 dollars annoncés par les États-Unis, ou encore du « programme de réparation des dégâts climatiques de l’Union européenne ». C’est le Bureau national de gestion des risques et des catastrophes (BNGRC) qui a « officiellement » fait part de l’officialisation de la déclaration de sinistre national, dans son bilan publié, hier. Retard Mais la ministre des Affaires étrangères, Béatrice Atallah, a indiqué, hier en marge de la journée mauricienne, que le décret a été signé, lundi, par le Premier ministre. Les copies ont ensuite été dispatchées depuis hier matin auprès des ambassades, des missions diplomatiques et des organisations internationales. Dans son communiqué transmis par courrier électronique aux rédactions, le BNGRC parle également de la « mobilisation des acteurs humanitaires pour l’élaboration du document de flash appeal, qui devrait être disponible dans les plus brefs délais ». Ce document devrait retracer « le passage d’Enawo et son impact, les capacités actuelles et les réponses à mettre en œuvre en vue de répondre à l’urgence actuelle », indique encore le communiqué du BNGRC. Les besoins indiqués dans le document seront budgétisés, tandis que les objectifs et les indicateurs d’activités y seront clairement mentionnés, en vue de faciliter le pilotage des actions d’urgence. C’est d’ailleurs la définition des besoins qui, à en croire Béatrice Atallah, a fait que la déclaration de sinistre national n’a été lancée que près d’une semaine après le passage d’un cyclone particulièrement dévastateur. « Les besoins qui déterminent les aides que nous sollicitons auprès des partenaires ne peuvent être évalués que sur la base des rapports du BNGRC », poursuit la ministre des Affaires étrangères. Des rapports qui se seraient pourtant fait attendre. « C’est l’attente des rapports provenant du BNGRC qui sont à l’ori­gine du retard dans la prise de cette décision », reconnaît Béatrice Atallah. À Antalaha, où le cyclone Enawo encore tout en force, est entré le 7 mars dernier, les habitants n’ont pas attendu les aides internationales pour commencer à reconstruire. « Être ‘tra-boina’ (sinistré) est une honte chez nous. Donc, avec ou sans aide, nous nous débrouillons pour reconstruire nos habitations, et pour faire en sorte que notre quotidien reprenne son cours normal », confie Eddie Fernand, maire d’Anta­laha. Selon Faustin Velomaro, chef de région de la Sava, de nombreuses maisons abîmées ont été très vite réparées par leurs propriétaires, permettant ainsi à leurs occupants de retrouver au plus tôt une vie « normale ». Bodo Voahangy
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