Surpopulation carcérale - Des prévenus en surnombre


Les chiffres sur la détention préventive explosent les statistiques. Des défaillances au niveau de la Justice sont pointées du doigt. Si le nombre des détenus est d'environ vingt mille dans tout Madagascar, la moitié, soit les dix mille attendent encore leur procès dans les maisons d'arrêt. Cette statistique alarmante a été révélée par des responsables du ministère de la Justice, hier, pendant un événement de communication publique sur la détention à Madagascar, organisée par le Comité international de la Croix-Rouge (CICR) au Café de la Gare à Soarano. Les causes de cette lenteur de procédure sont multiples. Aina Tantely Rakoto­malala, directeur de l'humanisation de la détention et de la  préparation à la réinsertion sociale, auprès du ministère de la Justice, cite entre autres, la hausse de la criminalité, donc des affaires à traiter au niveau du ministère de la Justice. L'insuffisance de magistrats et celle des greffiers est aussi un des facteurs de blocage, comme l'indique cette source. La norme recommandée au niveau international est de 10 magistrats pour 100 000 habitants. Or, il n'y a sûrement pas 2200 magistrats dans tout Madagascar, pour s'occuper d’environ 23 millions de population. Surpopulation Au premier abord, ce surnombre des individus en détention préventive est la principale cause de la surpopulation carcérale. À Antanimora, par exemple, la capacité d'accueil est limitée à 800 individus, mais le nombre des détenus enregistrés excède les 3 000. Le ministère de la Justice a déjà tenté de diminuer cette population carcérale, en mettant en place des peines alternatives, à l'exemple de l'exécution des peines à l'extérieur des maisons de détention, depuis peu. Pour le moment, cette mesure n'a pas suffi à régler le problème de surpopulation dans les maisons carcérales. Les détenus supportent encore et toujours la sous-alimentation, la promiscuité, mettant ainsi en péril le respect des droits de l'homme. D'autres projets sont en cours, au niveau du ministère de la Justice, pour améliorer la situation alimentaire des détenus, à savoir le développement de l'agriculture dans les camps pénaux. « Lors de la prochaine saison culturale, nous allons démarrer le projet dans trois autres camps pénaux », souligne Aina Tantely Rakotomalala. La construction de nouvelles maisons de détention est recommandée. « La criminalité ne cesse d'augmenter. Faute d'infrastructures, nous ne faisons qu'entasser les prévenus dans ces infrastructures qui datent de l'époque de la colonisation », indique encore Aina Tantely Rakotomalala. Miangaly Ralitera
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