Élection - L’heure du jugement dernier


La campagne électorale est close. Il est temps pour les électeurs de faire leur choix et rendre leur verdict. Le dernier mot. Après avoir été submergés par les trente jours de marketing électoral des candidats à l’élection présidentielle, les électeurs disposent d’une journée de silence électoral pour prendre du recul avant d’aller aux urnes, demain, et voter pour son favori. Avec trente-six candidats, les votants pourraient avoir l’embarras du choix. Certains savent déjà pour qui ils vont voter bien avant le début de la propagande. La pléthore de prétendant à la magistrature suprême embarrasse, toutefois, ceux qui n’ont pas conquis par les gesticulations durant la propagande. Pour paraphraser la Commission électorale nationale indépendante (CENI), tant pis pour les non-inscrits sur la liste électorale. Les péripéties concernant la liste électorale pourraient avoir réveillé les Malgaches, souvent amorphes lorsqu’il s’agit d’engagement citoyen, même les plus basiques. Pour ceux qui sont inscrits sur la liste électorale, il faudra, toutefois, aller voter. Il faudra aller voter parce que comme le rappelle systématiquement Rivo Rakotovao, président de la République par intérim, « cette élection présidentielle renforcera nos acquis démocratiques ». Il faudra aller voter puisque comme se l’accordent plusieurs hauts parleurs, plus qu’un droit, il s’agit d’une responsabilité du citoyen envers la nation. Il s’agira ici d’élire celui ou celle qui dirigera le pays durant les cinq prochaines années. À travers les réseaux sociaux, les Malgaches semblent avoir un début d’élan citoyen. Ils critiquent, ils interpellent et demandent des comptes aux dirigeants. Le vote est, toutefois, l’expression suprême de la responsabilité citoyenne. Légitimation Alors qu’un courant de l’opinion appelle à voter blanc pour affirmer un désaveu de la classe politique, d’autres suggèrent « un vote utile », de voter pour un candidat, pour un programme. Le format et le déroulement de la campagne électorale n’a, toutefois, pas laissé une grande place aux débats d’idée et de programme. Une fois de plus, le critère déterminant du choix d’un électeur pourrait être l’affection. Les frissons ressentis durant un meeting pourraient avoir persuadés certains électeurs à voter pour un candidat ou un autre. « Une participation massive au vote nous permettra, aussi, d’avoir un Président bien élu qui aura la légitimité suffisante pour mettre en œuvre son programme politique », déclare un analyste. Une participation massive aux élections sera, aussi, une manière de baliser les agissements du chef d’État nouvellement élu en légitimant une opposition politique dans le sens noble du terme. Une manière de dire qu’une partie conséquente de la population aspire aussi, à une autre forme de gouvernance ou d’idée et pratique politique. La différence entre les approches et la pratique politique des candidats et des entités politiques a, justement, été marquée durant la campagne électorale. Des alternatives à ceux qui ont déjà été à la tête de nation ont essayé de se frayer un chemin dans la bataille politique durant la propagande. En face les mastodontes qui ont dominé l’arène politique et revendiquent à outrance « le soutien du peuple », ne se sont pas laissés faire. Le dernier mot appartient, toutefois, aux électeurs qui iront voter. Ils rendront leur verdict par le biais des urnes. Quelques points à retenir À l’endroit des électeurs, la Commission électorale nationale indépendante (CENI), a rappelé quelques points à retenir le jour du vote. Sur sa page Facebook, l’organe électoral a souligné que « seuls ceux qui sont inscrits sur la liste électorale peuvent voter ». Si un électeur inscrit n’a pas de carte électorale, il pourra tout de même voter, mais devra se munir de sa Carte d’identité nationale (CIN). Durant une descente à Ambatolampy, samedi, la CENI a mis en exergue un détail que plusieurs électeurs pourraient omettre, « le bulletin de vote devra impérativement être signé, sur son verso, par deux membres du bureau vote tirés au sort dès l’ouverture du vote ». Les bulletins de vote qui ne porteront pas les deux signatures de ces deux membres de bureau vote seront considérés comme nuls. La loi prévoit que les chefs Fokontany procèdent à des proclamations publiques des résultats des bureaux de vote le lendemain du jour du scrutin. Pour Antananarivo, cette proclamation se fera à 10 heures.
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