Groupement - Le management au féminin, une valeur ajoutée à l’économie


L’entrepreneuriat au féminin connaît un essor considérable. De gros progrès ont été réalisés depuis l’époque pas si lointaine où les femmes dépendaient presque entièrement de leurs maris pour subsister. Les deux-tiers des sept milliards d’âmes vivant sur la planète bleue sont constitués par la gente féminine. Une généralité à laquelle Madagascar n’échappe pas. Cependant, comme dans beaucoup d’autres pays, la femme malgache reste encore en marge lorsqu’on aborde le sujet de sa place dans la société, en général et dans l’économie du pays, en particulier. Le plus souvent victimes de discrimination à l’emploi ou à d’autres pratiques dégradantes, les femmes malgaches n’en démordent pas moins. Beaucoup d’entre elles arrivent à se valoriser dans le milieu professionnel, notamment dans le monde de l’entrepreneuriat. Le concept de « fanaka malemy » tend à se raréfier dans la mesure où beaucoup de ces membres de la gent féminine font preuve d’une qualité entrepreneuriale dépassant largement la capacité de certains de ces messieurs, dans une société à la limite misogyne, il y a de cela quelques décennies. Statut formel Aujourd’hui, les femmes entrepreneures commencent à sortir du lot. Pour la plupart, ces manageuses œuvrent dans des domaines d’activité comme le secteur artisanal, ou encore dans le monde de la mode. Cependant, ces mêmes femmes chefs d’entreprise investissent également, peu à peu, les domaines que l’on pensait exclusivement masculins. En l’occurrence, la technologie, le secteur financier ou encore, aussi improbable soit-il, le bâtiment. « Pour pouvoir asseoir son statut, le respect de soi est primordial. C’est uniquement en se respectant soi-même que les autres nous respecteront », souligne Fanja Razakaboana, présidente du Groupement des femmes entrepreneures de Madagascar (GFEM). Selon elle, les concepts tels que la « positive attitude » ou encore « l’auto-analyse » doivent être adoptés comme un état d’esprit et une vision par toutes les femmes désireuses de réussir dans le monde entrepreneurial. C’est donc devenu un leitmotiv que doivent adopter toutes les femmes faisant partie de ce groupement, outre la condition d’avoir un statut formel pour toutes les entreprises. « Le Groupement a pour vocation, entre autres, de fédérer toutes les femmes chefs d’entreprise, de façon à apporter une nouvelle vision de ce que c’est que la valeur entrepreneuriale de la femme », précise la présidente du GFEM. [caption id="attachment_29650" align="aligncenter" width="225"]Fanja Razakaboana, présidente du GFEM,  veut fédérer toutes les femmes entrepreneures. Fanja Razakaboana, présidente du GFEM,veut fédérer toutes les femmes entrepreneures.[/caption] Le GFEM en quelques chiffres Le Groupement des femmes entrepreneures de Madagascar est présent dans les six ex-provinces. Il regroupe  douze associations lesquelles comptent 220 membres. Le GFEM propose plus de 90 opportunités d’affaires pour les femmes. [caption id="attachment_29651" align="aligncenter" width="300"]La gente féminine a été fortement représentée lors de la 12e édition de la Foire internationale de Madagascar,  du 18 au 21 mai derniers. La gente féminine a été fortement représentée lors de la 12e édition de la Foire internationale de Madagascar,
du 18 au 21 mai derniers.[/caption] Quelques lignes conductrices du Groupement • Promouvoir le développement des entreprises membres et créer des opportunités ; • Renforcer les capacités managériales et techniques des dirigeantes des associations ainsi que celles des femmes entrepreneures ; • Défendre les intérêts professionnels, sociaux et économiques auprès des Institutions et organismes ; • Créer des réseaux économiques et commerciaux forts et avantageux pour les membres ; • Renforcer le Dialogue public-privé (DPP) en organisant des ateliers thématiques nationaux sur l’accès au financement et l’accès aux crédits pour les femmes entrepreneures ; • Promotion de Madagascar et des savoir-faire des femmes entrepreneures. MAG4Narindra Razafinimaro - « Une envie de faire quelque chose vous vient toujours à l’esprit » Cette mère de famille porte trois casquettes en tant qu’entrepreneure, voire chef d’entreprise. Parlez-nous un peu de vos activités… Actuellement, je m’occupe de trois activités. Je suis directeur général adjoint d’une société dénommée Primus International Telecom and Technical Services qui est une société leader en matière de prestataire de services dans le domaine de la télécommunication et de différents services techniques. Nous intervenons sur l'ensemble de la chaîne des compétences nécessaires aux équipements de télécommunication tout au long de leur vie, tant en matière d'expertise et d'ingénierie que de déploiement clés en main et de maintenance des faisceaux hertziens, site GSM 2G, 3G, 4G LTE et le cœur de réseau. Nous intervenons également dans différents services techniques, à savoir la réhabilitation et l’installation de systèmes électriques, l’énergie et le transport … Je suis également directeur propriétaire de l’agence de communication Glamourous Agency qui est également un prestataire de services intervenant dans quatre activités, à savoir le mannequinat (mise à disposition d’animatrices, d’hôtesses, de figurantes et de mannequins), la photographie, lavidéographie et le conception graphique. Au niveau de la photographie et de la vidéographie, nous assurons la couverture d’un événement (mariage, anniversaire, fête privée, …) suivant la demande du client. Pour la conception graphique, nous effectuons et mettons en place tous les supports publicitaires avec impression (flyers, brochures, roll-up, etc.). Enfin, je viens de créer récemment mon dernier joyau, un salon de beauté dont le nom est  Douce’heure pour soi, sis à l’escalier d’Antaninarenina dans la galerie où se trouve le tsena Zina. Comme tout institut de beauté, nous offrons à la clientèle toute une gamme se fondant sur la beauté : esthétique, manucure/pédicure avec le nouveau produit de vernis permanent en vogue sur le marché et le gel (ongles UV), soin du visage, différents types d’épilation, coiffure (brushing et relooking), extension cils, et autres choses encore. Pourquoi avez-vous mis le paquet sur ces trois domaines ? Avant de créer Glamourous Agency, j’étais moi-même mannequin, hôtesse et animatrice. À force d’avoir été au cœur de l’activité et en relation avec différentes personnalités, je me suis dit au final pourquoi ne créerai-je pas ma propre agence et avec ma propre clientèle au lieu de toujours travailler pour les autres   Entre autres, il y avait également un groupe d’amis, spécialiste dans la photographie, la vidéographie et la conception graphique, avec qui j’avais eu la même vision, d’où la naissance de Glamourous Agency. Concernant Primus, j’ai eu la chance de rencontrer mon patron par pur hasard, selon moi, mais comme on le dit : il n’y a pas de rencontre au hasard, il n’y a que des rendez-vous. Il a fait appel à moi pour une prestation de service (conception graphique). Satisfait du travail, il m’a proposé un poste au sein de sa société (Primus). Puis étape par étape, je suis arrivée à mon poste actuel de directeur général adjoint) après avoir gravi tous les échelons. À force d’être active et créative, une envie de faire quelque chose vous vient toujours à l’esprit … Cela ne manque jamais … Étant auparavant cliente d’un salon de beauté, j’ai bien observé son fonctionnement puis j’ai comparé en même temps à mon sens de gestion et d’organisation. J’ai donc décidé de créer mon propre salon Comment faites-vous pour gérer le tout ? Je ne répondrai qu’en quelques phrases courtes qui englobent le tout. Dans la vie, même dans les petites tâches ménagères, c’est le bon sens de l’organisation qui est la seule règle. Il faut également savoir travailler en équipe et mettre en place un esprit de confiance car toute seule, nous n’y arriverons pas. Ressentez-vous des difficultés dans la gestion de vos activités par rapport au fait que vous soyez une femme ?  Pour ne pas trop me vanter, sincèrement je n’ai pas de difficultés. Et comme je l’ai dit précédemment, il faut avoir un sens très aigu d’organisation, que de rares personnes en ont vraiment. La vie n’est pas faite de plans et d’organisations tout le temps mais il est nécessaire de s’organiser. Il faut savoir planifier qu’à un moment donné, je ferai telle et telle chose. Tout est bien ordonné dans ce cas … Les imprévus seront toujours au rendez-vous mais quand tout est bien orchestré, il est facile de gérer tout cela.  Quels conseils donneriez-vous aux femmes qui aimeraient exercer les mêmes activités que vous ? Être une femme n’est pas facile car en-dehors du domaine professionnel, nous avons également notre propre foyer qui est l’une de nos activités primordiales. Mes seuls conseils pour les femmes qui aimeraient exercer les mêmes activités que moi sont d’avoir une grande patience, d’être également passionnée dans ses activités, d’avoir une souplesse et surtout d’être organisée. [caption id="attachment_29654" align="aligncenter" width="381"]Un stand de vente d'articles, de matériel pour le bâtiment, une entreprise dirigée par une femme. Un stand de vente d'articles, de matériel pour le bâtiment, une entreprise dirigée par une femme.[/caption] [caption id="attachment_29655" align="aligncenter" width="375"]Les jeunes femmes s'intéressent très tôt à l'entrepreunariat, à l'image des nombreuses participantes à l'évènement Startup Dating. Les jeunes femmes s'intéressent très tôt à l'entrepreunariat, à l'image des nombreuses participantes à l'évènement Startup Dating.[/caption] Textes : Harilalaina Rakotobe Photos : Ihandry Randriamaro – Tojo Razafindratsimba - fournies  
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